D'Abraham Lincoln à Barack Hussein Obama

Publié le par MASHIMANGO

"Suffering people will know justice an beauty. A wonderful change is coming from far away and people will realise the great meaning of struggle and hope. (...) each new generation bigins with nothing and with everything. (...). That is how they are as people. They have an infinity of hope and eternity of struggles"
(Ben OKri, The Famished Road, 1991).
 
Ces deux hommes se ressemblent beaucoup. Non seulement ils ont tous les deux des grandes oreilles, sont avocats, éloquents et intelligents; mais aussi tout était dur pour eux: leurs mères sont mortes au moment qu'ils avaient encore besoin d'elles. Ce qui nous intéresse chez ces deux hommes c'est le néant d'où ils sont sorti. Comme Abe,
le "peu" d'études qu'Obama a pu faire, il les avait bien approfondies et assimilées que sa pensée va très loin dans bien des domaines: économie, affaires étrangères, affaires sociales,  le droit, sciences politiques, etc. La campagne qu'il vient d'achever illustre bien l'ampleur de ses talents, capacités et compétences. Non seulement il a étonné tout le monde par ses pensées claires et généreuses, ainsi que son jugement forgé par son multiculturalisme (africain, asiatique, américain) et les bons livres qu'il a pu parcourir les pages.; mais aussi par son amour et respect des mots: les mots forts, les mots charmants qui habillent ou cisèlent ses excellentes idées.

Comme Abe contre l'esclavage, une chose l'emplissait de rage froide et glissait dans son regard et ses yeux toujours pleins de gaieté, un éclair d'acier: la misère des américains (noirs, blancs, latinos, chinois, métis,...), la pauvreté excessive dans les ghuettos. C'est ainsi qu'il étudia le droit. Au bout de ses études, il travailla dans le social dans les quartiers difficiles. Son métier n'a été que du succès. Mais ce qui est passionnant c'est son attitude en tant qu'homme politique vis-à-vis de l'économie socio-économique, de  la guerre d'Irak, de l'écologie, etc. Il ne supporte pas le fait qu'un être humain puisse vivre comme un rat dans un pays riche comme les Etats-Unis d'Amérique, même frappé par la crise financière. Dans son combat, le Sénateur de l'Illinois, était déterminé qu'il a été obligé, contre vents et marrées, de bousculer son irreprochable prudence parce que, il avait vite senti qu'il fallait agir immédiatement, prendre des mesures de sécurité, "fermer la porte de l'écurie avant qu'on ait volé le cheval", comme l'avait dit Abe. Mais il fallait attendre 4 ans d'effervescence et d'agitation avant que soient organisées les élections présidentielles qui viennent de lui porter à la tête de la magistrature suprême des USA. Comme cet étrange, un garçon  né d'un père Luo du fond des bois Kenyan de Nyangoma-Kogelo, se trouve ainsi au point culminant de cette grande nation: that is "the change we need"!

Barack n'est pas un homme de paille que de roués politiciens mèneraient à leur guise. Il s'attaque de tout coeur, de toutes ses énergies aux problèmes de l'heure et, sous le regard de Dieu ("In God We Trust", disent les Américains), prend toutes ses responsabilité. Placé à la tête de la nation, il va choisir ses conseillers au mieux de sa conscience. On l'a constaté avec le choix de Joe Biden comme colistier, que certains ont considéré - à tort d'ailleurs - comme une sorte d'aveu de son "inéxpérience", Obama n'a pas besoin des "hommes-pigeons" (comme dirait Jean-Louis Debré), mais des "vrais conseillers": des hommes et des femmes qu'il sait intègres et de réelle valeur. 

Janvier 2009, Obama va être intronisé. Il va prêter serment, gravir solennellement le perron de la Maison Blanche et devenir ainsi le 44ème président des Etats-Unis d'Amérique dont le combat est la lutte contre les inégalités. Tiendra-t-il ses promesses (sociales)? Quoi qu'il en soit, il lui faut beaucoup de courage et d'opiniâtrie pour mener ce travail destiné à changer les mentalités. En tout cas, tous les peuples  de la terre ont les yeux braqués sur lui. Les "Kivutien(ne)s" de l'Est de la RDC et tous les peuples martyrisés par les seigneurs de la guerre attendent plus de lui. D'autant plus qu'il connait les affres de la vie que subissent les plus fagiles (les minorités, les femmes, les enfants...), imposées par les "hommes forts" (les hommes en armes, les majorités, les dictateurs,...) qui se considèrent comme supérieurs.

Nous n'avons qu'à lui remercier d'avoir changer le regard de certains sur ce peuple longuement méprisé. La Maison Blanche reçoit un "noir" comme locataire, la France ne pouvait qu'attendre un bel exemple des USA. De l'élection d'Obama, comme celui de Lincoln et de Kennedy, il se passe quelque chose de nouveau dans le monde.




Publié dans Les Hommes

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