Négro Renaissance

Publié le par MASHIMANGO

"SEBATANA HA SE BOKWE" (On ne peut détourner l'attaque d'une bête sauvage les mains nues), dit une maxime zulu.

Animé par l'esprit "Kwanzaa" qui dit: "je suis parce que nous sommes, et c'est parce que nous sommes que je suis", et piqué par une "colère vive" à la Frantz Fanon, j'ai décidé d'ouvrir un espace de discussion et d'échanges entre toutes celles et tous ceux qui refusent de se soumettre à la loi de "5 C" (Conspiration-Corruption-Calamité-Complicité-Consentement) des vampires financiers contre l'Afrique, avec nous comme spectateurs.

La création de ce groupe s'inscrit donc dans le long processus de désaliénation entamé par nos ainés: Chaka Zoulou, Toussaint Louverture, Joseph Ignace, Emery Patrice Lumumba, Amilcar Cabral, Bénitos Sylvain, henry Sylvestre Williams, georges Padmore, Mohamed Ali Duse, Anténor Firmin, Malcolm X, Marcus Garvey, Rosa Park, Thomas Sankara, Nkwame Nkrumah, Frantz Fanon, Aimé Césaire, Nelson Madiba Mandela, Oliver Tambo, Walter Sizulu, Albert John Luthuli, Steve Biko, Henry Mc Neal Turner, Edward Wilmot Blyden, William Dubois, Léon Gontran Damas, Langston Hughues, Dulcie September... et autres révolutionnaires car, comme l'affirme Frantz Fanon: "...Tout spectateur est un lâche ou un traître...".

"Nkosi Sikelei Africa" (Dieu sauve l'Afrique) est l'hymne national de la RSA. Sans méconnaître le caractère multi-identitaire (pour ne pas dire multiraciale) de notre société, ce groupe est un espace militant pour la restauration d'une conscience historique nègre sans laquelle le rêve du panafricanisme ou du "pan-négrisme" harmonieux ne peut s'accomplir. En effet, notre diversité ne doit surtout pas s'établir sur la base de négation de soi-même ou de la part d'africanité qui nous habite. Par contre, nous devons retourner à nos "sources perdues" pour rencontrer "l'Autre" sans nous perdre nous-même.

Ce retour aux sources nécessite la découverte-rédecouverte de l'histoire de notre continent, en tant que métropole de la civilisation, sous ses aspects tant mythiques, légendaires, qu'historiques et sociologiques, car comme nous le rappelle Oruno Lara : "l'ignorance des choses d'hier est une grande faiblesse: elle fait toujours errer dans le jour présent".

Qu'à cela tienne, je dois avouer que je suis révolté. Je suis révolté parce que j'ai l'impression que nous sommes en pleine délire: nous avons perdu le sens de la mesure, à telle enseigne que tout devient excessif et disproportionné. Il suffit d'observer l'actualité socio-politique du continent pour se rendre compte de l'évidence. J'ai l'intime conviction que nous avons délaissé ce que nous avions de plus authentique, de plus cher: notre convivialité, notre solidarité, notre combativité... au profit de ce qui vient d'ailleurs. Nous ne savons plus ce que nous sommes, où nous sommes et où nous allons.

Il convient, tous autant que nous sommes: parents, hommes et femmes politiques, étudiant(e)s, syndicalistes, enseignant(e)s, chercheurs, jeunes..., de briser les barrières invisibles mais réelles, barrières artificielles qui nous séparent les uns des autres. Nous devons, pour cela, élaborer une "théologie nègre", une théologie panafricaine transnationale, susceptible de libérer l'Homme noir et les "colored people" (mulâtres, métis...) des chaînes de l'esclavage mental, car comme l'a bien dit Chaka Zoulou: "les chaînes les plus dures à briser sont celles de l'esprit".

Abélard Abou-Bakr

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