JUSTICE INTERNATIONALE, PAIX ET DIPLOMATIE
Le développement du droit pénal international et, plus spécialement, avec la création de la Cour Pénale Internationale par le Statut de Rome, signé le 17 juillet 1998 et entré en vigueur le 1er juillet 2002, fournit un espoir dans la lutte contre l’impunité et dans l’imposition du respect de droit des conflits armés. Il suscite également une attente pour les victimes des crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
L’institutionnalisation et la juridicisation des relations internationales, ainsi que la quête de la paix et de sécurité par la justice semblent attester la perspective d’une pacification des sociétés. Mais elles entrainent également des pratiques et discours censés contribuer à encourager la dénonciation et la répression pénale des massacres de masse.
De la région des Grands Lacs au Machrek, en passant par le Maghreb et l’Afrique de l’ouest, l’Afrique est aujourd’hui plus que jamais concernée par la problématique de la justice internationale. Les événements récents qui ont caractérisé l’actualité sociopolitique africaine, notamment l’affaire Kadhafi El-Islam (Libye), les affaires Bemba, Mbusa Nyamwisi, Thomas Lubanga et Jean Bosco Ntaganda (RDC), l’affaire Laurent Bagbo (Côte d’Ivoire), l’affaire Charles Taylor (Liberia) … affirment la persistance et l’ampleur de la question.
Au moment où les Etats africains célèbrent le cinquantenaire de leurs indépendances dans une inquiétude non dissimulée, l’interrogation porte, d’une manière générale, sur la force de la justice internationale qui, paradoxalement, apparaît comme foyer de convergence et de divergence des théoriciens des relations internationales.
En effet, la recherche de la paix, les tentatives de dialogue, de médiation et de résolution pacifique des conflits (l’irénologie ou la « peace research ») ne peuvent être faites uniquement selon un système juridico-judiciaire, tant dans sa conception que dans sa mise en œuvre. Il y a aussi un aspect diplomatique et de rapports de force.
La dynamique actuelle semble attester la nécessité de construire une réflexion approfondie qui articule justice internationale, paix et diplomatie. Compte tenu de l’articulation entre les réalités nationales, internationales et transnationales, ainsi que du lien entre les différents niveaux d’analyse, il faut mettre en débat les causes et les solutions des conflits en Afrique, en vue de propositions constructives et opérationnelles, qui dans leur mise en œuvre, mèneront vers une paix durable. C’est dans ce contexte que s’inscrit ce projet de conférence dont le thème est : « Justice internationale, Paix et Diplomatie ». A cet effet, il s’agira :
– d'analyser et étudier des questions liées à la justice internationale, à la paix et à la diplomatie des droits de l’homme.
– de mener un travail scientifique universitaire sur les théories et les pratiques du droit pénal international.
– d’étudier l’évolution de l’actualité politique de l’Afrique dans une perspective interdisciplinaire : analyser et étudier des questions liées à la sociologie politique, à la géopolitique et à la diplomatie africaines et dégager ainsi une irénologie et irénopraxis idoines.
Centre International d’Etudes et de Recherche sur les Conflits armés en Afrique (CIERCA)
en partenariat avec :
l'Institut de Droits de l'Homme de Lyon (IDHL)
et
COSI, promouvoir et défendre des droits
Organise une Conférence-débat
« JUSTICE INTERNATIONALE, PAIX ET DIPLOMATIE »
LIEU
Institut des Droits de l’Homme de Lyon
23, Place Carnot – 69002 Lyon
Amphi D101
DATE ET HEURE
Jeudi, le 5 Avril 2012, à partir de 16H00
PROGRAMME
16h00 – 16H15 :
- Allocution d’ouverture et mot de bienvenue, par Monsieur André DIZDAREVIC, Directeur de l’IDHL
- Présentation du CIERCA, par Monsieur Abou-Bakr MASHIMANGO, Directeur du CIERCA
16H15 – 16H45 : L’Expérience mitigée et limites de la justice pénale internationale : « Affaire Kadhafi », par Monsieur Julian FERNANDEZ, Professeur à l'Université Lille Nord de France (Lille 2), Droits et Perspectives du Droit - CRDP ERDP
16h45 – 17H15 : Le paradoxe de la diplomatie des Droits de l’homme : exemple de la RDC, par Monsieur Jean-François PLOQUIN, Directeur Général de Forum Réfugiés et Secrétaire Général du COSI Promouvoir et Défendre les Droits.
17h15- 17H45 : Le choix des situations et des affaires : politique et stratégie du Bureau du Procureur de la CPI, par Pascal TURLAN, Conseiller en coopération internationale, CPI, La Haye.
17H45 – 18H45 : Débat : questions – réponses
18H45 – 19H00 : Conclusion et mot de clôture (Monsieur Jean-Baptiste HARELIMANA, Enseignant à l’Université de Caen/Basse-Normandie