A propos de la typologie des conflits armés. Paradigmes sociopolitiques pour comprendre les conflits actuels

Publié le par MASHIMANGO

Généralement, on distingue deux formes de conflits : les conflits internes et les conflits interétatiques. Cependant, on observe un phénomène nouveau : celui de conflits intermédiaires entre les guerres internes et interétatiques, de conflits qui ne peuvent être classés ni dans l’un ni dans l’autre, de conflits transnationaux. Aussi faut-il souligner un phénomène nouveau : celui des « guerres de moins en moins guerres » qui font la une de l’actualité politique internationale. Très souvent, ces situations sont encouragés par d’autres Etats ou par des organisations transnationales lorsque les intérêts s’y invitent. D’où le cercle vicieux de la bellicité, la durabilité de l’instabilité et de la violence à caractère politique, ainsi que l’internationalisation des conflits nationaux. Ainsi, un même conflit peut répondre à la fois au critère interétatique et au critère international ou avoir un caractère mixte ; c'est-à-dire apparaître comme un conflit international dans les relations entre certains belligérants et comme une guerre civile entre d'autres belligérants. C’est le cas de la RDC, de la Côte d’Ivoire, du Soudan, etc.

Phénomène fondamental des relations internationales, la guerre suscite les opinions les plus contrastées et les plus passionnées : d'un côté l'opposition est permanente entre le constat empirique de l'omniprésence de la guerre et l'incompréhension normative de cette ubiquité ; de l'autre des observateurs annoncent qui la « fin de l’histoire» (Francis Fukuyama, P. Delmas), qui « l'obsolescence des guerres majeures » (John Mueller), qui le « choc des civilisations » (Samuel P. Huntington). Cependant, les enseignements tirés de l’histoire sociopolitique montrent comment le monde ne cesse d’osciller entre l’ordre et le désordre, entre la guerre et la paix, la pacification et la violence. Alors que la fin du 20ème siècle a vu disparaître la colonisation, l'apartheid et la guerre froide, la violence que traduit l'existence d'une trentaine de conflits armés, internationaux ou non, médiatisés ou non, reste un fait.

La guerre, telle que définie dans les manuels de droit des conflits armés, oppose des belligérants, c'est-à-dire des Etats ou autres acteurs reconnus comme tels au sens du droit international de la guerre : armées régulières, organisées en Etats, qui s’affrontent pour la défense de leur patrie (Dietrich Schlinder et Jiri Toman, 1996, p. 761). Au niveau conceptuel, la guerre est à la fois une stratégie de défense et un fait social qui s’enracine dans l’histoire sociopolitique des Etats et il est difficile de qualifier un conflit d’exclusivement interne. L’analyse sociopolitique de la bellicité montre à quel point les conflits armés sont faits de manière enchevêtrée de facteurs internes, interétatiques et transnationaux. Malgré tout, la distinction entre guerres nationales et guerres internationales s’avère importante pour analyser la complexité de la bellicité, telle qu’elle nous est présentée par Jean-Baptiste Durosselle (1992) : guerre courte ou guerre longue, guerre limitée, guerre indéfinie ; guerre totale ou guerre localisée, guerre classique ou conventionnelle ; guerre révolutionnaire, subversive, guerre non ouverte, etc. Mais c’est dans la classification de Pascal Chaigneau (2002, pp. 359 – 364) que l’on trouve la description appropriée des conflits actuels : guerres d’annexion, guerres de sécession ; guerres identitaires, ethniques, claniques et, comme en témoignent les actes de piraterie actuellement en vogue en Somalie ou la situation qui prévaut en RDC, guerres de prédation et guerres de jacqueries (Colette Braeckman, 2003).

Aussi pertinente que puisse être la typologie proposée par Pierre-François Godinec (1996) des conflits juridiques et des conflits politiques, il n’est toutefois pas aisé de l’appliquer dans l’analyse des hostilités en raison de l’interdépendance des facteurs. Il est vrai que certains conflits, notamment les conflits frontaliers, peuvent être interprétés comme juridiques. Mais ils sont également identitaires, irrédentistes, conflits d’annexion, politiques, économiques et sociaux. Aussi faut-il admettre que l’apaisement des tensions Est-Ouest n’a pas été bénéfique, comme en témoignent les différents conflits interétatiques et infra-étatiques. Le paradoxe réside dans le fait que c’est pour rétablir les frontières coloniales tant dénoncées comme fondement de tous les malheurs que certains Etats ont engagé des hostilités contre leurs voisins. C’est le cas de l’Erythrée en conflit avec ses voisins depuis plus de 30 ans. Idem pour la Somalie qui, depuis 1964, est en conflit avec l’Ethiopie. L’antagonisme frontalier des pays de la Corne de l’Afrique repose donc sur le désir de la modification des frontières connues, la délimitation d’une frontière imprécise ou la revendication d’une portion de territoire d’un autre territoire. Et ces cas ne sont pas uniques : l’indépendance récente de la République  du Soudan du Sud et la sécession qui s’installe au Nord du Mali sont des exemples frappants. Quid du principe d’intangibilité des « frontières-issues-de-la-colonisation » pourtant consacré dans les textes fondateurs de l’OUA (Déclaration de Caire, 1964) et l’Union Africaine (Acte Constitutif de l’Union).

Certes, depuis le traité de Westphalie, avec l’émergence de l’Etat national, la tendance était de rassembler de vastes ensembles territoriaux et de populations qui n’ont en commun que le même colonisateur. C’est pourquoi le déclin des empires coloniaux a été suivi par le « temps des sécessions » (Pascal Boniface, 1996) ; il en a été ainsi de la balkanisation de plusieurs Etats, notamment les multinationaux. En ajoutant à cela les effets de la mondialisation,  on voit apparaître des microsociétés ou des micro-Etats qui aspirent à l’indépendance. Cet émiettement géopolitique n’est pas uniquement déterminé par des frontières étatiques. C’est également le fait de fluctuations démographiques, sociales et économiques de la politique internationale. Ce qui entraîne la multiplicité des centres de décision, impose de nouveaux rapports de force, crée de nouveaux enjeux géopolitiques et, ainsi, de nouveaux conflits : les conflits transnationaux.

« Tout se passe comme si l’ordre international était entré dans une composition dualiste. Celle-ci se manifeste d’abord par la coexistence de deux mondes que nous décrit James Rosenau : un monde de l’Etat, codifié, ritualisé, formé d’un nombre fini d’acteurs, connus et plus ou moins prévisibles ; un monde “multicentré”, constitué d’un nombre  presque infini de participants dont on ne peut que constater qu’ils ont une capacité d’action internationale plus ou moins autonome de l’Etat dont ils sont censés relever. Autant dire que de cette dualité du monde dérive une configuration très complexe des allégeances. Le monde des Etats repose sur l’exclusivité des allégeances citoyennes et dépend de sa compétence à agir en engageant totalement un nombre donné d’individus-sujets. Le monde “multicentré” repose au contraire sur un réseau d’allégeances très peu codifié, dont la nature et l’intensité dépendent de la volonté libre des acteurs concernés.
Cette dualité de mondes s’accompagne d’une dualité des dynamiques : le monde des Etats agit dans le système international en vue de conforter et de légitimer son existence. Le monde “multicentré” vise, quant à lui, à élargir son autonomie par rapport aux Etats, donc à banaliser la remise en cause des frontières et des souverainetés étatiques. » (Bertrand Badie & Marie-Claude Smouts, 1990, p. 70).

Cette affirmation porte à confirmer l’émergence des conflits dits « transnationaux ». Ce sont des conflits qui, à l’exemple de celui de la Somalie ou de la RDC ou du Mali, ne sont ni internationaux ni internes aux frontières d’un seul Etat et dont les acteurs sont soit des gouvernements d’Etats, soit des organisations idéologiques ou confessionnelles, soit des groupes sub-nationaux ou transnationaux qui se définissent, les uns par rapport aux autres, comme « ennemis » ou comme « alliés » actuels ou potentiels. Certes, l’existence de ce type de conflits n’est pas une découverte récente : depuis fort longtemps les relations internationales ont toujours impacté la vie intérieure des Etats. On l’a toujours vécu avec la guerre froide. Ce qui est nouveau, ce sont les recherches sur ces conflits. C’est dans cette logique que Jean-Paul Joubert (2002), conscient de l’évolution et du prolongement de la bellicité depuis 1945, parle de transformations de la guerre.

Comme illustré par l’explosion des guerres civiles (Ethiopie, Djibouti, Somali, Soudan, Rwanda, Burundi, Ouganda, Angola, Côte d’Ivoire, Congo Brazzaville…), ce phénomène est renforcé par le développement des modes de pensée qui légitiment la guerre comme moyen du changement politique interne. La notion de la « guerre juste », imaginée par Saint Thomas d’Aquin, théorisée par Michael Walzer, portée par Bernard Kouchner, récitée Bernard Henry Lévy et mise en pratique par Barack Hussein Obama, Nicolas Sarkozy et James Cameron dans le but de justifier « les guerres humanitaires » s’inscrit dans cette logique. La récente intervention de la France en Côte d’Ivoire contre Laurent Bagbo et de l’OTAN aux côtés des rebelles libyens sont les exemples parfaits de cette nouvelle donne du Jus Bello et Jus ad Bellum. Comment on l’a observé en Irak, en Afghanistan et en Libye, cette conception de la « guerre juste » offre l’avantage d’être irresponsables  au regard du droit international. La méthode est simple : toute personne se trouvant dans une zone de frappe est considérée comme terroriste en puissance et, de ce fait, mérite d’être bombardée. Donc, pas de bavure, pas de victime collatérale, pas de civils innocents tués, pas de prisonniers de guerre encombrants… tout est calculé, la guerre est donc hygiénique, le carnage est « clean », les massacres sont propres, les crimes sont parfaits : ils ont accouché de démocraties, les méchants (musulmans) ont été éliminés, la guerre a été préemptive, car on a des preuves que les massacres allaient se commettre comme au Rwanda et on l’a arrêté avant qu’il ne soit mis en œuvre en tuant les initiateurs. Sacré Bernard Henry Lévy, oublie-t-il que ce discours a été utilisé par le général Aussaresses lors de la bataille d’Alger ?
Un autre fait qui corrobore les liens entre les conflits armés internes et les conflits armés internationaux c’est la « compatibility » et le consensus en politique (Wiolfram Hanrieder, 1967). Ces deux notions constituent la clé de voûte des relations internationales et de la théorie des conflits armés. Aussi bien sur le plan interne que sur le plan international, les acteurs doivent obtenir l’accord d’un certain nombre d’individus, Etats ou organisations qui adhèrent à la cause et s’engagent de manière consensuelle à respecter les décisions validées et acceptées par tous. Qu’à cela ne tienne, ces processus de « compatibility » et de « consensus » se doivent de tenir compte d’autres paramètres et acteurs susceptibles d’intervenir dans les relations. Ce qui permet d’adapter la politique aux contraintes du moment.
Bien évidemment, on peut postuler que la « compatibility » correspond au système international et le « consensus » au nationalisme. Cependant, il faut admettre que la frontière entre les deux phénomènes est difficile à cerner, surtout dans le cadre de l’étude des conflits armés. Et ce, d’autant plus que la guerre évolue, se transforme et se prolonge dans le temps et dans l’espace. Référence faite à la bellicité de la Corne de l’Afrique, notre constat est que la guerre civile relève plus de l’absence de consensus dans la politique intérieure menée par les Etats. C’est pourquoi nous estimons essentiel de maintenir la « polarisation duelle » comme facteur important de la théorie des conflits armés. C’est elle qui fixe le rôle de chaque acteur au sein du système.
   
La théorie des conflits armés telle que nous la concevons consiste donc à considérer les Etats nationaux comme des individus dont on doit étudier le comportement et expliquer les interactions (Arnold Wolfers, 1962, chap. I). Il ne s’agit pas de faire un tableau récapitulatif de toutes les « collaborations » entre les acteurs infra-nationaux et internationaux, mais d’analyser la guerre par rapport à l’évolution, la transformation et le prolongement de la bellicité. De ce fait, il faut définir les niveaux sur lesquels se situent les acteurs et ce que cela implique.

Référence faite au livre de Georges Armstrong Kelly et Linda Miller (1969, p. 12), il est à souligner que la polarisation duelle est plus palpable dans le cas de la guerre internationale que dans celui de la guerre civile. Mais, il faut savoir que parmi les multiples et complexes conflits qui représentent la bellicité, il en existe toujours un qui attire l’attention des médias à cause de son importance et des enjeux en vigueur. Dans le cas actuel, il s’agit de la guerre libyenne et syrienne. Cependant, avec l’évolution, la transformation et le prolongement de la guerre, l’identification des acteurs et la définition des clivages sont devenus un casse-tête, aussi bien sur le plan géopolitique que polémologique, notamment en ce qui concerne l’aspect chronologique. Non seulement ces deux opérations (l’identification des acteurs et la définition des clivages) sont interdépendantes et complémentaires, chacune n’ayant de sens que par rapport à l’autre, mais encore il existe autant de polarisations duelles que de fractionnements de types différents : opposition Nord-Sud, clivage ethno-identitaire, antagonisme idéologique (religieux ou politique), etc. C’est dans le but d’ordonner ces classements dans un même champ d’étude que la théorie des conflits armés distingue deux types de conflits : les conflits universalistes et les conflits  particularistes.

Dans le champ des conflits universalistes, on retrouve les conflits idéologiques. Théoriquement, ces conflits sont des conflits acceptables et compréhensibles. Dans ces conflits, est considéré comme adversaire ou ennemi tout individu ou groupe d’individus qui s’oppose à l’idée que l’on se fait de l’organisation de la société (nationale ou internationale). Il peut être vaincu, mais aussi peut être contraint à se convertir et défendre l’idée du vainqueur.

Les conflits particularistes, quant à eux, ne visent que la défense des intérêts ou ambitions d’un individu ou groupes d’individus, définis au départ, sans le consentement de leurs membres. C’est dans ce registre que l’on trouve les conflits de la Corne de l’Afrique, particulièrement la guerre civile somalienne et les actes de piraterie. Cependant, au-delà des conflits ethno-identitaires, des oppositions régionalistes et des clivages religieux qui sont particularistes, il faut souligner que la guerre menée au nom de l’Islamisme religieux peut être interprétée comme universaliste, parce que c’est un conflit purement idéologique et, de ce fait, susceptible d’évoluer. Mais la question qui se pose est de savoir comment et quand du particularisme, un conflit passe à l’universalisme et vice-versa.

S’appuyant sur l’évolution, la transformation et le prolongement des formes de la bellicité, l’analyse que nous offre la théorie des conflits armés est d’une grande utilité. D’abord, elle considère les individus comme acteurs des relations internationales. Ensuite, elle aborde chaque conflit comme universaliste et applique cette logique à l’analyse de n’importe quel conflit, aussi bien aux guerres internationales qu’aux guerres civiles, y compris les guerres asymétriques. Et ce, d’autant plus que les enjeux s’apparentent à la fois aux unes et aux autres, même dans le cas « d’un système international parfaitement homogène » (Raymond Aron, 1968, p. 108). Vu le caractère anarchique du système international, on peut considérer que les guerres internationales sont particularistes, notamment lorsqu’une idéologie (religieuse ou politique) fait l’objet d’une institutionnalisation.
La lecture universaliste ou particulariste des conflits armés se focalise également sur le processus de recrutement des acteurs qui prennent part aux conflits, aux stratégies adoptées et à la recherche d’alliances. Ces trois éléments sont importants pour comprendre comment une guerre civile devient internationale. Dans l’analyse polémologique de l’évolution de la guerre et dans l’étude de la transnationalité des guerres civiles,  l’état de différents enchevêtrements de la bellicité démontre l’hétérogénéité des clivages et explique comment l’appartenance sociale ou religieuse ou ethnolinguistique n’a pas la même signification selon le temps, l’espace territorial et les situations. Ainsi, pour éviter certaines confusions, il est important de prendre en compte certaines caractéristiques et considérer la bellicité non pas comme une dichotomie mais comme un continuum. D’où le postulat selon lequel un conflit n’est jamais exclusivement  universaliste ou particulariste, mais plus ou moins l’un ou l’autre. Mais cela n’empêche que l’on puisse classifier un conflit dans telle ou telle catégorie. Tout dépend du point de vue de l’observateur, des acteurs et des revendications (ou des mobiles officiels du conflit). Un même conflit peut donc faire l’objet d’interprétations différentes. Cela étant, tout conflit ne peut pas prétendre être universaliste. De même, un conflit peut être considéré comme universaliste par un des belligérants et particulariste par l’autre protagoniste, notamment dans le cadre précis de « droit à l’autodétermination » ou d’expansionnisme. Autrement dit, le cas où un des belligérants défend son indépendance face à une domination réelle ou supposée d’un autre Etat ou lorsque un Etat se lance dans une guerre irrédentiste. De ce point de vue, on peut considérer que le caractère universaliste ou particulariste des hostilités dépend non seulement de la façon dont l’antagonisme est présenté, mais encore de l’instrumentalisation et de résultats attendus.

L’examen de l’évolution, la transformation et le prolongement de la bellicité ne peut pas se faire sans une réflexion approfondie du pouvoir et de son exercice. Dans son analyse de guerres civiles, James Rosenau distingue trois types des guerres : le « personnal war », l’« authority war » et le « structural war » (Rosenau, 1964, p. 45), c’est-à-dire la guerre entre les individus (les personnes détenant le pouvoir), la guerre entre les systèmes et la guerre entre les structures.

     Le « personnal war » s’articule autour des affinités ou animosités entre les individus. Il résulte de la manipulation, de la démagogie, du clientélisme, de l’arbitraire, du désordre, de la domination charismatique ; autrement dit une sorte d’emprise émotionnelle, exercée sur la base de la séduction, en raison de qualités hors du commun, réelles ou supposées, attribuées au chef. Cette situation conduit à l’« authority war », c’est-à-dire à la crise du système, à cause de la confusion souvent entretenue entre les hommes, le gouvernement et l’Etat. De la personnalité de Mobutu Sese Seko (ex-Zaïre) à celle de Siad Barré (Somalie), en passant par celle de Mengistu Haïlé Maryam (Ethiopie), Habyarimana Juvénal (Rwanda), Mouammar Kadhafi (Libye)… beaucoup de conflits sont nés de ces situations dans lesquelles l’Etat est confisqué par un individu ou un groupe d’individus (dynastie, caste, tribu, clan, ethnie, religion, etc.). D’où la « structural war » qui  touche le niveau fondamental des structures sociales et le niveau conjoncturel de l’exercice du pouvoir au quotidien avec comme conséquences des violences intérieures catastrophiques qui, au nom du « devoir d’ingérence humanitaire » ou de lutte contre le terrorisme international, entraînent une intervention étrangère ou une « contagion » (Rosenau, 1964, p. 45) au-delà des frontières. Il est donc aberrant de prédire la fin des guerres asymétriques. Les mesures adoptées dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » (GWoT) par les EUA appuyées par l’OTAN et relayées par l’ONU ne peuvent donc pas mettre fin au développement des moyens asymétriques, surtout à cause du déséquilibre entre les différents acteurs des relations internationales. Comme on a pu le constater en Somalie, en Irak, en Afghanistan… la riposte militaire ne fait qu’exacerber la frustration, développer la mobilisation terroriste et, ainsi, le prolongement de la bellicité. Il nous faut penser les paradigmes sociologiques pour comprendre les conflits actuels.

Abou-Bakr Abélard Mashimango
Dr. ès Sciences Politiques
Enseignant à l'Institut d'Etudes Diplomatiques, Marseille
Directeur du Centre International d'Etudes et Recherches sur les Conflits armés en Afrique

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