Dans "faut-il éduquer aux droits de l'homme", j'affirme que l'éducation aux Droits de l'Homme est une exigence première pour la construction de la vie sociale fondée sur la paix, la justice et la solidarité de tous les peuples. Mais une question est restée en suspens: celui de savoir pourquoi les Droits de l'Homme.
Cette problématique date de l'histoire de l'humanité. Les Droits de l'Homme et la quête de la liberté ne sont pas étrangère à la civilisation humaine. En disposant que "le fort n'opprime pas le faible", le Code d'Hammourabi (1850 avant Jésus Christ) souligne la volonté de réguler les forces de la société. Le fondateur du taoïsme, Meng-Tseu (372-289), met l'accent sur la philanthropie en ces termes: "L'homme bienveillant aime les autres, l'homme de convenance respecte les autres. Le peuple est le premier en importance, l'Etat est d'une importance moindre, le souverain est d'une importance mineur".
En effet, pour marquer leur opposition contre l'arbitraire, les anglais ont, en 1215, adopté la grande Charte de liberté, le "Magna Carta Libertatum". Ce texte garantit les droits et les libertés de l'Eglise et des villes, institue le contrôle de l'impôt et met en place des garanties judiciaires. Il y a eu, ensuite, le "Habeas Corpus Act" (1679). Il s'agissait de la reconnaissance et la consécration de l'intégrité physique de l'homme et de la protecion du peuple contre les détentions arbitraires. Afin d'accompagner la réflexion philosophique initiée par l'empiriste anglais John Locke (1632 - 1704), un des fondateurs intellectuels du libéralisme, les anglais ont, par la suite, adopté le "Bill of Rights" (1689) qui a beaucoup inspiré la Déclaration américaine des Droits de l'Homme proclammée au nom du droit à la liberté, à la vie et à la recherche du bonheur (préambule). Mais il fallait attendre la "Petition of Rights" (1728) pour que les droits de la personne deviennent le principe directeur allant à l'encontre du pouvoir quand celui-ci est despotique.
On va peut être me reprocher mon penchant pour les textes anglais. J'assume. Mais je n'ignore pas l'engagement de François Marie Arouet, dit Voltaire (1694 - 1778) contre l'esclavagisme(Candide) et pour la liberté d'expression, la confrontation des idées et de la tolérance. Je n'écarte pas non plus le travail de Charles Louis de Secondat, alias Montesquieu (1654 - 1713), père de l'esprit des lois qui, comme Voltaire, était hostile à l'Islam et à l'Asie. Je ne néglige pas non plus l'engagement du genèvois Jean-Jacques Rousseau (1712 - 17878). Ce qui nous importe c'est la place qu'occupe les Droits de l'Homme dans les pratiques et "Corpus juridiques des Etats" depuis la consécration de leur universlaité dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (1789), texte inspiré par la Déclaration de l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique (1776).
Alors, pourquoi les droits de l'homme?
- Parce que depuis l'adoption de la Charte de l'ONU (1945), la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (1948), les deux pactes (PIDCP et PIDESC) adoptés en 1966 et tant d'autres textes spécifiques tant universels que régionaux, les Droits de l'Homme sont devenus l'ensemble d'actions qui préparent un avenir de justice équitable et de paix.
- Parce qu'il faut restituer à l'homme tous les droits que le pouvoir et/ou l'autorité tend toujours à usurper. Etant un "animal politique" (Aristote), l'homme a toujours besoin du pouvoir et, en même temps, il est assoiffé de liberté. Le comble est que le pouvoir a toujours tendance d'etouffer, d'écraser, d'opresser la liberté dont l'homme a tant soif et ne peut s'en passer.
- Parce que dans la nature même de l'homme, celui-ci aspire, cherche toujours la liberté.
- Parce que, en fin, les droits de l'homme sont et demeureront une quête permanente.