Socrate, qui était-ce?
«Ah! les juges auraient bien souhaité le mettre à mort tout de suite, notre maître bien aimé. mais le Dieu a protégé Socrate, (...). Il a bien fallu nous laisser notre Socrate, et la joie de converser avec lui trente jours encore. Aujourd'hui, le délai vient à terme. (...)! Je ne sais pas, vois-tu, si notre maître lui-même souhaiterait un nouveau délai».C'est ainsi que conversaient , avec une paisible tritesse, les amis de Socrate devant la prison du philosophe, quelques heures avant sa mort.
Personne n'était plus connu, plus populaire à Athènes que le sage Socrate. alors que ce ne sont pas les hommes brillants et des premiers plans qui manqaient à Athènes à son époque: Phidias, Périclès, Cimon, Sophocle, Alcibiade, Euripide, ... la liste est très longue. Qui était-ce Socrate pour attirer la gloire?
Socrate n'était ni «bling bling» (il n'avait pas ni fortune ni des amis fortunés), ni génie militaire, ni «star», ni homme d'Etat. Il était pauvre, modetse famille (son père fabriquait des statuettes de piété) et d'une laideur proverbiale: le nez camus, la face courte et chauve de bonne heure. Malgré sa pauvreté, il se consacra à la science et parvint vite à le certitude que l'étude des hommes était beuacoup plus intéressante encore. Il s'appliqua à se faire une sur toutes choses des idées personnelles: sur le gouvernement de l'Etat, sur la conduite des hommes privés, sur ce qui est bien et ce qui est mal, sur les espoirs de l'homme après la mort, etc. En le voyant toujours gai, malgré sa pauvreté et ses ennuis, en l'écoutant au hasard des rencontres parler si juste et si clairement de tout, certains Athéniens, jeunes et vieux, le suivirent, l'entourèrent et le supplièrent de les recevoir comme ses élèves et ses amis. Socrate enseignait partout, sur les places publiques, dans les jardins, en dînant chez ses amis, en se promenant sur le bord de l'Ilissos, ce petit fleuve d'Athènes dont les Grecs appréciaent les berges ombragées et fleuries. Son enseignement était beaucoup moins scolaire: le maître bavardait, plutôt qu'il n'enseignait, plaisantait, ironisait, ... en tout cas ce n'était pas un enseignement rebarbatif, magistral.
Cependant, Socrate ne plaisait pas à tout le monde, certainement pas à ceux dont il raillait les ridicules ou les vices. Il avait beaucoup d'ennemis. Ainsi, lorsque Athènes eut perdu la guerre du Pélonnèse ils voulurent se débarrasser de lui. On lui fit un procès où l'on l'accusa de mépriser les dieux. Il avait 70 ans, un age avancé dans un monde où l'on mourrait beaucoup plus jeune qu'aujourd'hui. Il se défendit peu, provoqua même ses juges et se laissa condamner à mort, au grand désespoir de ses amis. Il réfusa même la proposition de son ami Criton qui, qui après avoir acheté les gardiens de Socrate, lui demanda sans son succès son consentement pour organiser sa fuite. Pourquoi a-t-il refusé d'échapper à la mort?
1. parce qu'il pensait sincèrement que l'au-delà était meilleur et plus beau que notre monde.
2. parce qu'il s'est expliqué dans sa pensée: « j'ai toujors fait profession de repsecter les lois; dois-je aujourd'hui les mépriser parce qu'elles me sont contraires? Il me semble que, si j'étais sur le point de m'évader, je verrais les lois se dresser devant moi et me tenir ce language: que prétends-tu faire, Socrate? ce que tu tentes, n'est-ce pas pour nous détruire, nous, les lois de l'Eta? Crois-tu qu'une ville puisse subsister, lorsque les jugements qu'on y rend sont sans force, lorsque n'importe qui peut les réduire à néant?...Tu as aimé ta ville, ô Socrate, tu as profité de ses bienfaits; veux-tu aujourd'hui manquer de respect à ces lois qui t'ont jadis protégé?... Où iras-tu, Socrate? Enseigneras-tu dans une nouvelle patrie la vertu et la justice que tu auras ici méprisées? Quitte la vie et supporte comme un juste une condamnation injuste, réponds au mal par le bien, et montre tes vertus à ceux qui t'ont soupçonné.» C'est ainsi que Socrate refusa de se soustraire à la mort.
Le terme arriva. Socrate, d'un ton paisible, d'un sourire et d'un air joyeux, dit à ses amis: « Voyez, mes amis, le plaisir et le mal vont de souvant l'un derrière l'autre. je souffais à cause de cette chaîne et, maintenant que je suis délivré, je me sens bien. Quand mon âme sera délivré de mon corps, c'est alors qu'elle sera vraiment heureurse. Ne serait-ce pas une chose ridicule de la part d'un homme qui s'est préparé sa vie durant à mépriser son corps que de se révolter quand il est sur le point de s'en débarasser? Il est manifeste que notre âme n'est pas mortelle; quand elle se rend dans l'au-delà, elle n'emporte avec elle que la trace du bine et du mal que vous avez faits. Travaillez donc à vous rendre bons, courageux et justes.»