Notre approche de coopération au développement.
L'idée de développement a émergé avec force dans les années 1960 après la décolonisation. Les mouvements de libération des colonies se sont nourris et renforcés par le droit des peuples à l'autodétermination. Pour compenser les siècles d'exploitation économique, sociale et politique des nouveaux Etats indépendants, une aide conséquente s'avère impérieuse. Contrairement aux solutions draconiennes imposées par les institutions de Breton Woods (le FMI et la Banque mondiale), le PAS (Programme d'ajustement structurel) dont les effets ont été plus que néfastes sur le développement social et les conditions de vie de la population, l'aide au développement doit aller de pair avec l'appui aux programmes de renforcement des capacités et s'ancrer au développement social interne pour améliorer la situation globale des pays du sud. Dans plusieurs de ses conférences, l'ONU: " la croissance ne peut pas à elle seule entraîner le développement social. Elle doit être accompagnée de mesures visant à compenser les inégalités sociales et économiques". Les Sommets de Rio en 1992, de Vienne en 1993 et de Copenhague en 1995, notamment, soulignent à ce que soient prises en compte les droits de l'homme et s'opposent à la simple logique de marché.
De ce point de vue, le niveau de développement ne doit plus être déterminé par la croissance et le PIB, mais par l'indice de développement humain (IDH) qui inclut des indicateurs mesurant le niveau d'alphabétisation des adultes, le taux de scolarisation, l'espérance de vie à la naissance, l'état de santé de la population et le PIB par personne. Nous nous opposons aux postulats qui continuent à accorder une importance excessive à la force d'un marché libre et ouvert qui n'est autre que l'une des causes principales de la mondialisation de la pauvreté.
Notre approche implique la participation citoyenne. C'ets-à-dire, la participation de la société civile dans les contrats de coopération bilatérale entre Etats afin d'imposer des clauses démocratiques. Wolf Maribel explique " les espaces de débat qui existent actuellement pour la coopération ne sont pas suffisants puisqu'il n'existe pas de concertations où se trouvent réunis les représentants des Etats, des agences des Nations Unies et les organismes de coopération au développement, ONG et autres. Il y a donc une nécessité de construire cette concertation qui permettrait d'avancer dans les propositions et les solutions dont les recommandations existent déjà. La participation citoyenne est une nécessité pour obtenir des avancées dans l'esprit de la démocratie sociale et pour l'élaboration de nouvelles législations ou de nouvelles politiques qui intègrent l'accomplissement de ces droits" (Wolf Maribel, Reconnaître les droits économiques, sociaux et culturels pour tous. Un projet d'équité pour le XXI ème siècle, Terre des Hommes France, décembre, 1998, p.28).