Le quid de la question des immigrés en France.

Publié le par MASHIMANGO

Ils sont plus de 10 millions ces hommes, ces femmes, ces enfants qui ont quitté leur pays pour venir vivre en France pour des raisons diverses. Gouvernement et patronat ont fait appel à eux dans les années 1960 pour répondre aux nécessités économiques. En 1974, cette immigration a été bloquée. Mais elle s'est renouvelée: nous assistons aujourd'hui à une jeune génération des immigrés qui n'a rien à voir avec celle des années d'antan. Il y a, d'une part, ceux qui sont venus en bas âge et/ou ceux qui sont nés en France et, d'autre part, ceux qui sont venus en France fuyant les terreurs des régimes dictatoriaux et tyranniques. Toutes les deux catégories ont un point commun: ils remplacent leurs prédecesseurs dans les mêmes fonctions économiques, avec la même précarité. L'exploitation dont ils sont victimes, les conditions de vie qui leur sont réservées, la répression policière qu'ils affrontent, les atteintes de leurs libertés fondamentales sont souvent dénoncées. Mais leur situation ne s'améliore pas pour autant. Par contre, le pouvoir actuel laisse entendre que leur expulsion serait une solution à la crise de l'emploi et au déficit budgétaire que connaît le pays. Les refoulements et les conduites à la frontière se multiplient, un climat de xénophobie et de racisme est entretenu impunément. Face à cette situation, la question qui se pose est de savoir quel est le pays de ces immigrés aussi bien ceux qui sont ici depuis une dizaine d'années que pour ceux qui sont nés ici?

Résolument déterminés pour mener un combat pour l'égalité des droits, nous ne pouvons accepter que notre pays s'alimente des cerveaux des pays du sud (immigration choisie) pour les exploiter sur place et les éjecter. C'est pourquoi nous réclamons le droit au séjour et au travail pour ces immigrés et demandons l'abrogation de la procédure administrative d'expulsion. Nous proposons une autre conception de la citoyenneté non seulement fondée sur le fait d'être né dans un pays ou d'avoir opté pour une nationalité, mais également reconnue à ceux qui vivent et travaillent dans ce pays, le droit de vote reconnu pour les élections locales aux immigrés. Par leur travail, les immigrés ne contribuent-ils pas à l'enrichissement national, n'alimentent-ils pas le budget en payant les impôts directs et indirects? Ne participent-ils pas au financement des collectivités locales par leurs impôts locaux? Ne sont-ils pas tributaires des décisions prises par les élu(e)s que ce soit au niveau de leurs droits comme à celui de leurs conditions de vie? Mais ils n'ont aucun droit d'expression politique: ni électeurs ni éligibles, ils n'ont aucun contrôle sur les décisions qui le concernent. Pour les femmes restées au pays vivant séparées de leurs maris avec la charge d'élever seules leurs enfants et dépendantes de la réception du mandat de Western Union, nous demandons le droit au regroupement familial (qui est mis à mal actuellement) sans aucune condition.

Nous sommes formellement résolus à combattre le racisme et sommes pour le droit à la différence, parce que la tendance est aujourd'hui de revenir à la politique assimilationniste de 1974. Contrairement aux pratiques du moment qui, pour rappeler aux immigrés qu'ils ne sont pas d'ici, qu'ils devraient "rentrer chez eux", parle de droit à la différence, pour nous le droit à la différence c'est: - le maintien de la langue d'origine et de façons de vivre propres à une communauté, - la possibilité de s'exprimer et de s'organiser à leur façon au sein des structures associatives, - le droit de vivre et de travailler en France sans aucune contrainte de normes culturelles.

Dans le cas contraire, c'est comme me disait mon voisin, je cite: "les immigrés, on veut bien les supporter, mais sans leur accent, sans leurs odeurs de cuisine, sans leur musique, sans leur exubérance".
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