La guerre comme moyen d'expression géographique de l'identité nationale. Vers un nouveau paradigme.
Considérer la guerre comme moyen d'expression de l'identité nationale renvoie à la compréhension des mécanismes fondamentaux par lesquels les belligérants se forgent une conscience de l'identité et du territoire. En plus des aspects géopolitiques et géostratégiques courantes comme l'enclavement, le contrôle des terres et de ses sichessses (sol et sous-sol), les litiges de démarcation des frontières ... qui interviennent dans l'explication des conflits armés, il existe également une logique de longue durée liée à nos représentations qui, lorsqu'elles ne sont pas bien comprises et intégrées dans la diade «structure» et «système» débouchent à des conflits armés.
Phénomènes recurrents de la politique internationale, les conflits posent les questions qui touchent les relations entre les humains, les nations et/ou les Etats. La diversité des projets étatiques, leur oppposition, constituent, d'une manière ou d'une autre, une source de conflits internationaux car, dans l'effort incessant d'accroissement de la sécurité et dans la poursuite de la défense des intérêts aussi bie politiques qu'économiques, les Etats avivent l'insécurité et la risposte militaire conséquente. Ainsi, sous couvert de défendre leurs «intérêts nationaux», les Etats soit ils fortifient leurs frontières contre l'«étranger», soit ils renforcent avec leurs «voisins» (ennemis potentiels) des liens de coopération, soit, au contraire , ils cherchent à les abattre dans une guerre de conquête baptisée «guerre préventive».
Ce qui intéresse dans la conception de la guerre en tant qu'expression géographique de l'identité nationale, ce n'est pas l'étude des appartenances identitaires des belligérants ni le fait qu'il y ait, de la part d'une partie en conflit, la perception subjective des paramètres identitaires et que ceux-ci soient pris en considération en tant qu'identificateur du groupe. C'est plutôt la valeur symbolique que traduit l'éventuelle émergence d'un groupe ethnique et/ou nationale dans la vie politique d'un Etat ou en vue de former un Etat. En effet, il importe, non seulement de décrypter la séquence d'événements qui conduisent à l'affrontement (analyse de l'escalade de la violence), mais aussi de démontrer comment le conflit parvient-il à avoir une dimension identitaire (étude des formes, évolution et transformations de la guerre).
Comme l'affirment Barry Buzan et Ole waever «(...) la principale menace que doit affronter une société porte sur les dimensions de son identité (...), lesquelles lui permettent de se distinguer des autres groupes (..)» (Keith Krause, «Approche critique et Constructivisme des études de la sécurité», dans http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001309.pdf, page visitée le 8 juin 2006). Il est bien évident que l'on porte une attention particulière aux paramètres identitaires dans l'étude de l'escalade de la violence, de formes et transformations de la guerre. C'est pourquoi d'ailleurs, de nos jours, la question d'identité s'impose dans les grands débats politiques .
Certes, comme le démontrent les conflits armés qui ont suivi la Chute du Mur de Berlin, ainsi que la dislocation de l'empire soviétique et de la Yougoslavie, les situations qui rendent possible une activation des identités et des territoires dans l'étude des relations internationales ne sont pas l'apanage de l'Afrique. Néanmoins, il est devenu naturel que l'on pense instinctivement au continent noir chaque fois que l'on évoque la question des conflits identitaires et des territoires. Non seulement la conscience d'apprtenir à un groupe identitaire donné et la volonté de le revendiquer y imprègnent profondément les imaginaires et les comportements, mais aussi participent puissament à l'organisation sociale et politique de l'«Etat moderne» que quasi toutes les organisations suivent un schéma stato-national qui place l'Etat-nation d'un côté et les communautés de l'autre. Pourquoi?
Parce qu'en dépit de la domination coloniale qui a rompu la dynamique historique de leur construction étatique, la nature des sociétés africaines demeure plurinationale. De ce fait, les nations précoloniales qui furent marqueurs identitaires de ces Etats multinationaux survécurent malgré leur morcellement et leur éparpillement sur plusieurs territoires étatiques par la colonisaton. De la nation juridique «Etat», on retrouve ainsi une nation sociopolitique dite «Ethnie». Cel qui procède à la fois d'une communauté de caractères (langue, religion, lien de sang, histoire commune) et d'une volonté de vivre ensemble attestée, et qui représente le soubassement de la nationalité d'origine dont l'«Etat importé» se limite à constater l'exisence.
En effet, si les sciences de la sécurité internationale donnent lieu à des innovations ou à des inflexions méthodologiques ou théoriques, l'étude des conflits armés doit s'inscrire dans une dynamique qui considère les interactions entre acteurs (belligérants) et facteurs (mobiles) de la guerre. Il s'agit, en d'autres termes, d'analyser la configuration politico-sociale, c'est-à-dire: «la figure globale et toujours changeante que forment les joueurs» (Norbert Elias, La Dynamique de l'Occident, Paris, Calmann-Lévy, 1975, p. 157), parce qu'«on ne peut pas avoir des institutions qu'une vue abstraite si l'on aperçoit pas les groupes humains qui en assurent le fonctionnement». (Maurice Halbwachs, Morphologie Sociale, Paris, Armand Colin, 1938, p. 47). Ceci dit, à partir du moment où l'on considère que l'étude des conflits armés fait partie de la recherche scientifique en sciences sociales, on ne peut pas éviter la question de méthode. Sur le plan descriptif, des nouveaux modèles sont requis parce que, comme l'écrit Arthur Schopenhauer, «la tâche n'est point de contempler ce que nul n'a jamais contemplé mais de méditer comme personne n'a encore médité sur ce que tout le monde a devant les yeux» (cité par Madeleine Grawitz, Méthodes des sciences sociales, Paris, dalloz, 2001, p. 317).
Alors que toutes les tentatives passent de l'analyse géopolitique et géostratégique à une approche descriptive, relationnelle et causale, le contexte actuel impose une étude transversale et longitudinale qui, à travers une analyse historique, procède à l'étude de l'escalade du conflit en examinant «la frontière, spatiale ou temporelle, qui sépare un Etat d'un autre: frontière entre l'extérieur et l'intérieur d'un objet, entre deux nations ennemies, (...)» (Guy Sorman, Les vrais penseurs de notre temps, Paris, Fayard, 1989). Il s'agit de percourir des faits politico-historiques afin d'établir leur rapport avec les formes extérieures des groupes auxquels ils s'appliquent et comprendre la manière dont ces groupes ont pris l'habitude de vivre les uns avec les autres sur un territoire donné. Cette approche conduit à l'utilisation des cartes et planishères qui, associé au language ordinaire, permettent de modéliser, schématiser et décrire toutes les situations qui ont conduit à la catastrophe.
Reprennant les propos de J.F. Ade Ajaye et Michael Crowder, on peut conclure que considérer la guerre comme l'expression géographique de l'identité nationale traduit «l'emprise enorme des espaces sur l'homme individuel et social dont l'identité singulière se cristallise à l'intersection d'un temps et d'un espace déterminés qui le forgent et que dialectiment il façonne» (J.F. Ade Ajaye & Michael Crowder, Atlas historique de l'Afrique, Paris, jaguar, 1988, p. 25).
Phénomènes recurrents de la politique internationale, les conflits posent les questions qui touchent les relations entre les humains, les nations et/ou les Etats. La diversité des projets étatiques, leur oppposition, constituent, d'une manière ou d'une autre, une source de conflits internationaux car, dans l'effort incessant d'accroissement de la sécurité et dans la poursuite de la défense des intérêts aussi bie politiques qu'économiques, les Etats avivent l'insécurité et la risposte militaire conséquente. Ainsi, sous couvert de défendre leurs «intérêts nationaux», les Etats soit ils fortifient leurs frontières contre l'«étranger», soit ils renforcent avec leurs «voisins» (ennemis potentiels) des liens de coopération, soit, au contraire , ils cherchent à les abattre dans une guerre de conquête baptisée «guerre préventive».
Ce qui intéresse dans la conception de la guerre en tant qu'expression géographique de l'identité nationale, ce n'est pas l'étude des appartenances identitaires des belligérants ni le fait qu'il y ait, de la part d'une partie en conflit, la perception subjective des paramètres identitaires et que ceux-ci soient pris en considération en tant qu'identificateur du groupe. C'est plutôt la valeur symbolique que traduit l'éventuelle émergence d'un groupe ethnique et/ou nationale dans la vie politique d'un Etat ou en vue de former un Etat. En effet, il importe, non seulement de décrypter la séquence d'événements qui conduisent à l'affrontement (analyse de l'escalade de la violence), mais aussi de démontrer comment le conflit parvient-il à avoir une dimension identitaire (étude des formes, évolution et transformations de la guerre).
Comme l'affirment Barry Buzan et Ole waever «(...) la principale menace que doit affronter une société porte sur les dimensions de son identité (...), lesquelles lui permettent de se distinguer des autres groupes (..)» (Keith Krause, «Approche critique et Constructivisme des études de la sécurité», dans http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001309.pdf, page visitée le 8 juin 2006). Il est bien évident que l'on porte une attention particulière aux paramètres identitaires dans l'étude de l'escalade de la violence, de formes et transformations de la guerre. C'est pourquoi d'ailleurs, de nos jours, la question d'identité s'impose dans les grands débats politiques .
Certes, comme le démontrent les conflits armés qui ont suivi la Chute du Mur de Berlin, ainsi que la dislocation de l'empire soviétique et de la Yougoslavie, les situations qui rendent possible une activation des identités et des territoires dans l'étude des relations internationales ne sont pas l'apanage de l'Afrique. Néanmoins, il est devenu naturel que l'on pense instinctivement au continent noir chaque fois que l'on évoque la question des conflits identitaires et des territoires. Non seulement la conscience d'apprtenir à un groupe identitaire donné et la volonté de le revendiquer y imprègnent profondément les imaginaires et les comportements, mais aussi participent puissament à l'organisation sociale et politique de l'«Etat moderne» que quasi toutes les organisations suivent un schéma stato-national qui place l'Etat-nation d'un côté et les communautés de l'autre. Pourquoi?
Parce qu'en dépit de la domination coloniale qui a rompu la dynamique historique de leur construction étatique, la nature des sociétés africaines demeure plurinationale. De ce fait, les nations précoloniales qui furent marqueurs identitaires de ces Etats multinationaux survécurent malgré leur morcellement et leur éparpillement sur plusieurs territoires étatiques par la colonisaton. De la nation juridique «Etat», on retrouve ainsi une nation sociopolitique dite «Ethnie». Cel qui procède à la fois d'une communauté de caractères (langue, religion, lien de sang, histoire commune) et d'une volonté de vivre ensemble attestée, et qui représente le soubassement de la nationalité d'origine dont l'«Etat importé» se limite à constater l'exisence.
En effet, si les sciences de la sécurité internationale donnent lieu à des innovations ou à des inflexions méthodologiques ou théoriques, l'étude des conflits armés doit s'inscrire dans une dynamique qui considère les interactions entre acteurs (belligérants) et facteurs (mobiles) de la guerre. Il s'agit, en d'autres termes, d'analyser la configuration politico-sociale, c'est-à-dire: «la figure globale et toujours changeante que forment les joueurs» (Norbert Elias, La Dynamique de l'Occident, Paris, Calmann-Lévy, 1975, p. 157), parce qu'«on ne peut pas avoir des institutions qu'une vue abstraite si l'on aperçoit pas les groupes humains qui en assurent le fonctionnement». (Maurice Halbwachs, Morphologie Sociale, Paris, Armand Colin, 1938, p. 47). Ceci dit, à partir du moment où l'on considère que l'étude des conflits armés fait partie de la recherche scientifique en sciences sociales, on ne peut pas éviter la question de méthode. Sur le plan descriptif, des nouveaux modèles sont requis parce que, comme l'écrit Arthur Schopenhauer, «la tâche n'est point de contempler ce que nul n'a jamais contemplé mais de méditer comme personne n'a encore médité sur ce que tout le monde a devant les yeux» (cité par Madeleine Grawitz, Méthodes des sciences sociales, Paris, dalloz, 2001, p. 317).
Alors que toutes les tentatives passent de l'analyse géopolitique et géostratégique à une approche descriptive, relationnelle et causale, le contexte actuel impose une étude transversale et longitudinale qui, à travers une analyse historique, procède à l'étude de l'escalade du conflit en examinant «la frontière, spatiale ou temporelle, qui sépare un Etat d'un autre: frontière entre l'extérieur et l'intérieur d'un objet, entre deux nations ennemies, (...)» (Guy Sorman, Les vrais penseurs de notre temps, Paris, Fayard, 1989). Il s'agit de percourir des faits politico-historiques afin d'établir leur rapport avec les formes extérieures des groupes auxquels ils s'appliquent et comprendre la manière dont ces groupes ont pris l'habitude de vivre les uns avec les autres sur un territoire donné. Cette approche conduit à l'utilisation des cartes et planishères qui, associé au language ordinaire, permettent de modéliser, schématiser et décrire toutes les situations qui ont conduit à la catastrophe.
Reprennant les propos de J.F. Ade Ajaye et Michael Crowder, on peut conclure que considérer la guerre comme l'expression géographique de l'identité nationale traduit «l'emprise enorme des espaces sur l'homme individuel et social dont l'identité singulière se cristallise à l'intersection d'un temps et d'un espace déterminés qui le forgent et que dialectiment il façonne» (J.F. Ade Ajaye & Michael Crowder, Atlas historique de l'Afrique, Paris, jaguar, 1988, p. 25).